L’imaginaire du voyage.

 

                   

            La crise sanitaire nous a bousculé et éveillé.     

 

Dés le 19ème siècle, les voyageurs veulent rapporter des photographies de leurs lieux de villégiature. Des endroits que l’on décrit comme pittoresques c’est à dire qui valent le coup d’être peints. Pourquoi ? Et bien peut être pour laisser une trace dans les mémoires pour soi et pour autrui. Une manière aussi d’afficher une appartenance à un groupe social.

Aujourd’hui, les réseaux sociaux remplacent les fameuses peintures ou reproductions, et permettent aussi en quelques sorte une forme d’évasion et d’imaginaire.

                  Le désir et le rêve.   

 

Imaginer c’est rêver et désirer VIVRE des émotions. Cette quête est fortement médiatisée, voyager et s’enrichir de l’autre, de sa culture, découvrir de contrées lointaines et des modes de vies ancestraux. On peut même se dire que la société tend vers la phrase: si tu n’as pas voyagé tu as raté ta vie !

La crise sanitaire a stoppé net le possible voyage. Subitement voyager est devenu simplement impossible.  Alors le réveil de l’imaginaire s’est imposé comme règle universelle.

La puissance de ce réveil nous a poussé à vivre des évasions autrement, par les livres, par les films et les photos et plus instinctivement par notre imaginaire. Des escapades plus proches de nos environnements, des voyages intérieurs forts, une forme de renaissance de l’imaginaire.

A chacun de se poser un instant, et se demander si son imaginaire a été reboosté par cet arrêt forcé.

Mon expérience personnelle et surtout l’exercice de mon métier m’ont permis de comprendre certains mécanismes humains.

Beaucoup d’entre nous on un besoin viscéral de savoir, de connaitre, d’anticiper ce qu’il va vivre pendant son voyage. Et donc la part belle à l’aventure et à l’imaginaire se réduit comme peau de chagrin.

Depuis quelques années internet nous permet de vivre l’expérience à 360 ° avant même d’avoir ressenti un frisson.  L’effet de surprise lorsque l’on arrive en un lieu inconnu est tellement agréable, il nous fait revenir enfant, voir avec un regard neuf comme pour toutes les premières fois. Si vous tentiez l’expérience de vous plonger dans les souvenirs de vos voyages, vos émotions, qu’avez vous ressenti ? Ceux qui ont été de réels effets de surprises, des waouh qui sonnent en vous et pour toute votre vie.

                                 L’imaginaire est une force.  

 

C’est en cela que la crise a pu réveiller pour certains la fabuleuse marmite de nos imaginaires.

Peut être une façon de nous rappeler à quel point c’est magique de boire cette potion. Sans aucune modération, faites l’expérience et laisser vous aller.

Jules Verne nous a tant fait rêver en plaçant l’imaginaire au cœur des ses récits et illustres aventures.

Prendre conscience de ce trésor humain qui bouillonne en chacun de nous, c’est aussi accepter une forme positive de lâcher prise.

Le voyage est une économie mondiale qui touchent de nombreux secteurs d’activités et qui génèrent aussi du profit aux Etats. De fait la place à l’imaginaire s’efface peu à peu, ou peut être nos instincts primaires s’amenuisent tant les sollicitions sont nombreuses.

C’est pourquoi il me tenait à cœur d’amener de la poésie dans l’idée que l’on se fait du voyage, des destinations plus au moins lointaines. Et bien souvent avant de poser un pieds sur ces terres inconnues nous avons imaginé quel serait ce pays, comment les populations vivent leur quotidien. L’exotisme est attirant avant par l’esprit vagabond et les sens, l’expérience réelle vient ensuite.

Les documentaires de voyages, de contrées plus ou moins lointaines nourrissent notre imaginaire, nous éveillent aux autres vies vécues ailleurs loin de nous. Le mystère fait aussi largement parti du voyage car il rassemble la curiosité et la différence et la découverte.

Gardons en vie cette expérience douce et réconfortante car l’imaginaire du voyage est sans frontières, sans contraintes et surtout son forfait est en illimité.